Les 10 enseignements sur la consommation en 2023
Par Dalila Bouaziz | Le | Enseignes
Avec un niveau d’inflation record des produits alimentaires à +12,8 % en moyenne sur l’année, les consommateurs français ont naturellement réduit leurs achats de produits alimentaires. Découvrez les 10 chiffres clés à retenir de l’année 2023 sur les nouvelles habitudes de consommation, selon une étude Kantar.
Dans un contexte de « permacrise » (inflation, inégalités sociales, réchauffement climatique, tensions géopolitiques, guerres…), les consommateurs français ont fait preuve de résilience et d’adaptation en changeant leurs habitudes d’achat et de consommation en 2023.
Les Français ont fortement réduit leurs achats de produits PGC-FLS (Produits de Grande Consommation et Frais Libre-Service -Alimentaire, Liquides, Hygiène beauté, Entretien-) jusqu’au mois d’octobre. Le cumul de l’année s’établit à -3,2 % d’achats volume, avec un net ralentissement de la baisse en fin d’année, et même un mois de décembre qui bascule dans le positif à +0,5 %. La baisse impacte plus fortement les produits à forte valeur faciale et les produits non alimentaires, comme les produits d’entretien à -6 % et d’hygiène beauté à -7 % (maquillage -11 % ; produits douche -12 % ; produits de rasage -8 %).
+ 306 euros de dépenses
Les dépenses annuelles par ménage ont fait un bon de 306 € et s’élèvent à 5 129 € dépensés en PGC-FLS+PFT (Produits Frais Traditionnels : Boucherie, Fruits et Légumes, Poissonnerie…) dont 3 812 € en PGC-FLS. Du jamais vu depuis 40 ans !
Les consommateurs français ont continué à aller plus souvent faire leurs courses (2 visites en plus en magasin), afin de fragmenter leurs dépenses au fil du mois. Les paniers sont moins remplis (moins d’articles -1,9 % et de plus petits conditionnements -1,3 %), mais leur coûtent plus cher : +6 %.
41 % des foyers vulnérables
La part des foyers vulnérables (foyers en tension financière) dans la société française est passée de 35 % en 2020 à 41 % de la population en 2023. Une part des foyers français a dû faire de véritables sacrifices en sautant parfois certains repas. L’alimentation est devenue une variable d’ajustement pour pallier les hausses sur l’énergie et les dépenses contraintes.
80 % des arbitrages se font via une déconsommation
La déconsommation, 1er arbitrage des consommateurs. Les Français adaptent leurs caddies en mettant moins d’articles dans leur panier à chaque visite en diminuant le gaspillage alimentaire, consommant moins de catégories au petit déjeuner, se concentrant sur le plat principal au déjeuner et en sacrifiant parfois le fromage ou le dessert.
Des achats en PGC-FLS et en PFT en recul
Une baisse des achats sur les produits de grande consommation sans précédent accentuée par un retour en Hors Domicile, de longs ponts, effet météo, la rationalisation des assortiments et moins d’activation des marques (promotion, innovation, communication). La baisse des achats de Produits Frais Traditionnels a ralenti, elle est cependant toujours visible à -2 %, et une grande majorité de marchés sont orientés à la baisse.
Les agrumes qui ont vu leur prix flamber reculent de 8,3 % en volume, alors que les pommes de terre, fortement inflationnistes elles aussi, tirent plutôt bien leur épingle du jeu avec une hausse de +1 %. De même que la protéine bon marché, comme le poulet qui progresse de 5,5 %. Le marché total des PFT engrange une croissance valeur de +3 %, soit deux fois moindre à celle des PGC-FLS.
16 % des arbitrages consommateurs se fait via une descente en gamme
La descente en gamme se poursuit en parallèle de la déconsommation. Pour amortir ces hausses de prix et limiter l’impact sur leurs dépenses alimentaires, les foyers ont dû faire des choix : réduire les quantités achetées, acheter des marques différentes, fréquenter des circuits ou des enseignes différentes. La promotion a été moins actionnée en 2023 par les enseignes. Les dépenses réalisées en promotions n’atteignent que 14,5 % des dépenses totales PGC-FLS et sont en baisse de 0,4 pt.
39,1 % des dépenses consacrées aux MDD
Les dépenses des ménages se font de plus en plus en faveur des marques de distributeurs, cœur de gamme et économique notamment. Des MDD qui bénéficient d’une bonne image au-delà d’un avantage économique : +2,4 points en un an.
Les MDD détiennent encore du potentiel de croissance si l’on en juge par leur faible part de marché en France comparée aux autres pays européens.
20 % du budget PGC-FLS consacré à la transition alimentaire
L’inflation met un petit coup de frein aux bonnes intentions de manger plus sain, mais pas un coup d’arrêt. Le Bio en premier lieu décroche à -15 %.
42 % des Français utilisent le Nutriscore
Les Français restent attentifs à ce qu’ils mettent dans leur assiette et sont 42 % à plébisciter le Nutriscore pour une préoccupation santé. Malgré le télétravail et plus de repas à préparer à la maison, les foyers ont acheté moins de plats tout prêts -2,8 %, et la part du Fait-Maison est repartie à la hausse (+0,3 pt).
21 % Seulement des catégories PGC-FLS en croissance
Les foyers ont privilégié les enseignes indépendantes au détriment des enseignes centralisées. Leclerc est le grand gagnant de ces transferts entre enseignes et a réussi l’exploit de gagner un point de part de marché valeur de façon consécutive pendant 10 mois.
+3 pts de foyers Éco-Engagés
L’environnement, reste une préoccupation forte pour une part plus grande des consommateurs malgré le contexte avec 24 % d’Éco-Engagés et 44 % d’Éco-Sceptiques en 2023. Les foyers les plus engagés dans une consommation plus responsable, ceux que l’on appelle les Consom’acteurs dans la typologie Worldpanel, ont drastiquement réduit leurs achats de 12,5 %, ainsi que leurs dépenses de -3,5 % malgré l’inflation.
Ils font des choix de produits plus écologiques et mettent en place des actions pour réduire leurs déchets.