Le secteur de la mode dévisse de 22,6 % en 2020
Par Clotilde Chenevoy | Le | Enseignes
L’alliance du commerce vient de dévoiler les chiffres du marché de l’habillement, issu de son panel de 50 enseignes, comptant 12 000 magasins. Sans surprise, le covid a eu un effet dévastateur, avec un marché qui enregistre une décroissance de 22,6 %. Voici les 5 points clés à retenir.
La fermeture des magasins fatale pour le chiffre
Le marché du textile est en décroissance structurelle mais c’est surtout la crise sanitaire qui a été un coup dur pour le marché. Selon les chiffres de l’Alliance du Commerce et le panel Retail Int., le secteur du textile a connu une chute de 26 % de ses ventes en magasin en 2020. Le mois de mars pointe à -100 % et le mois de novembre à -85 %. Sans les fermetures, la décroissance aurait été « seulement » de 5 %.
L’e-commerce progresse mais ne compense pas les fermetures
Le début de l’année 2021 est également très difficile du fait du report des soldes et du couvre-feu anticipé. Nous ne pouvons donc absolument pas rater les soldes !
Les ventes en ligne ont enregistré une forte croissance de 60,9 % en 2020. Ce canal a permis de pallier les fermetures des points de vente mais le chiffre généré reste bien loin des performances des boutiques. L’e-commerce représente seulement 9 % du chiffre. Avec le canal web, le marché décline de 22,6 %.
Le chiffre d’affaires n’est plus corrélé au trafic
La pandémie a eu un effet sur les habitudes d’achat de textile en France. Auparavant, le trafic et les ventes étaient deux indicateurs étroitement liés. Les gens venaient en magasin pour du shopping plaisir et des achats d’impulsion. Les résultats du panel démontrent que ce n’est plus vrai car les achats sont désormais ciblés. Il y a moins de visites mais le taux de transformation est meilleur : +11,4 %. Un record selon l’Alliance du commerce.
L’activité se déplace en périphérie des villes
Le covid a eu des conséquences sur les lieux de shopping. Les boutiques de centres-villes et centres commerciaux sont délaissées au profit des zones périphériques. Respectivement, les deux premiers lieux accusent une baisse des ventes, à périmètre constant, de -8,5 % et -6,6 % alors que les magasins en zones d’activités affichent +5,6 %. Plusieurs raisons à cela : les magasins sont souvent plus grands, l’accès se fait en voiture, et ces zones sont plus proches des lieux d’habitation.
Paris souffre de la disparition des touristes et du télétravail
Par ailleurs, la disparition des touristes a aussi des conséquences sur les quartiers des villes touristiques. Par exemple à Paris, les enseignes du secteur Champs-Elysées enregistrent ainsi une décroissance de 38 %, la zone Opéra-Haussmann de 34 % et le Marais de 27 %. La capitale subit aussi les effets du télétravail avec une baisse du trafic.
Et pour Yohann Petiot, Directeur général de l’Alliance du Commerce, « le début de l’année 2021 est également très difficile du fait du report des soldes et du couvre-feu anticipé ! Nous ne pouvons donc absolument pas rater les soldes !Face aux mesures sanitaires qui restreignent l’activité des commerces, le Gouvernement doit autoriser les commerces à ouvrir tous les dimanches des soldes afin d’étaler les flux de fréquentation sur deux jours et de permettre aux commerçants de rattraper une partie de leur perte de chiffre d’affaires. »