Stratégie retail

L’e-commerce alimentaire pèse désormais 7,2 % des ventes mondiales [Etude]

Par Clotilde Chenevoy | Le | E-commerce

La part de l’e-commerce dans le marché mondial de l’alimentaire continue d’augmenter, enregistrant une croissance de 15 % en 2021, selon Kantar. En France, le drive reste le premier canal de ventes en ligne. Découvrez tous les chiffres.

En France, 8 % des ménages ont testé le drive piéton selon Kantar. - © Auchan
En France, 8 % des ménages ont testé le drive piéton selon Kantar. - © Auchan

L’alimentaire se conjugue toujours plus avec e-commerce selon le dernier rapport de Kantar, Winning Omnichannel. En effet, les ventes en ligne de produits alimentaires et de grande consommation ont augmenté de plus de 15 % en 2021, dans un marché mondial de l’alimentaire en croissance de 2,1 %.

Kantar souligne qu’une fois encore, l’e-commerce a été le circuit de distribution enregistrant la croissance la plus rapide (+15,8 %), alors qu’elle était déjà de 45,9 % en 2020. L’e-commerce représente désormais 7,2 % des ventes alimentaires, contre 6,3 % en 2020 et 4,8 % en 2019. La croissance est portée par le marché asiatique, qui représente désormais 45 % du total des ventes en ligne de produits de grande consommation, soit près du double de la contribution des États-Unis ou de l’Europe occidentale.

Les chiffres de pénétration de l’e-commerce alimentaire mondial en trois ans. - © Kantar
Les chiffres de pénétration de l’e-commerce alimentaire mondial en trois ans. - © Kantar

Une fidélisation au service e-commerce qui s’est réalisé

Si la crise sanitaire a été un véritable accélérateur du business en ligne, l’enjeu pour les retailers était en 2021 de conserver tous ses nouveaux clients. A en croire les données de Kantar, le pari a été réussi. Globalement, les plateformes d’e-commerce ont conservé ces nouveaux adeptes gagnés au début de la pandémie et ont continué à progresser. Près de 40 % (39,8 %) des consommateurs ont utilisé des sites marchands en ligne pour faire leurs courses en 2021, contre 37 % en 2020 et 31,6 % en 2019. En Europe occidentale, le taux plafonne à 35,2 % alors qu’il dépasse les 88 % en Chine continentale.  Les consommateurs font également plus fréquemment leurs courses en ligne. En moyenne, ils ont effectué 10,4 fois leurs courses en ligne en 2021, contre 8,7 fois en 2020 et 6,9 fois en 2019.

« L’e-commerce reste grand gagnant, avec une croissance trois fois plus rapide que le deuxième meilleur circuit performant, analyse Stéphane Roger, directeur Global Shopper & Retail de la division Worldpanel de Kantar. Cela s’explique à la fois par une augmentation du nombre de consommateurs qui effectuent leurs courses en ligne, mais également par une augmentation de leur fréquence d’achat. L’Asie est loin devant toutes les autres régions en matière d’innovation et d’utilisation du e-commerce pour l’achat de produits de grande consommation. Les principaux marchés occidentaux ont beaucoup à apprendre s’ils désirent poursuivre leur croissance sur le marché du e-commerce. »

Le drive, premier canal e-commerce en France

En France, les enseignes cherchent toutes des solutions pour renforcer les dépenses en ligne chez eux. Les enjeux sont importants. « Un client omnicanal dépense trois fois plus qu’un client magasin », nous a détaillé récemment Cédric Osternaud, directeur général exécutif marketing, e-commerce et innovation des enseignes Casino. Le service joue un rôle clé, Cora a par exemple lancé un service d’abonnement à la livraison comme Monoprix, tandis que Carrefour, tout comme le groupe Casino, se lance dans l’abonnement de PGC.

Selon les chiffres de Kantar, pour la France, le drive reste toujours le premier canal d’achat avec 32 % des ménages qui y ont eu recours en 2021. La livraison à domicile a séduit 9 % des foyers et le drive piéton 8 %. Le cabinet d’études chiffre aussi que le quick commerce est à 2 % en même pas un an d’existence…

 

Taux d’usage des canaux par foyer en France. - © Kantar
Taux d’usage des canaux par foyer en France. - © Kantar

Un marché de l’alimentaire mondial 2022 qui s’annonce compliqué

Au niveau monde, la croissance du marché alimentaire est présente mais moins forte. « A bien des égards, 2021 a été une année de retour à la normale », estime Stéphane Roger. Ainsi, la croissance atteint 2,1 %, ce qui est de nouveau conforme à la moyenne de 2 % enregistrée lors des 5 années qui ont précédé la pandémie, en partie dû au fait que les dépenses transférées du hors domicile vers le domicile à partir de 2020 se sont maintenues en 2021.

Croissance annuelle mondiale des produits de grande consommation. - © Kantar
Croissance annuelle mondiale des produits de grande consommation. - © Kantar

En Europe occidentale, les ventes alimentaires tous circuits sont en baisse de 0,2 %. En cause, les habitudes d’achat ont commencé à se normaliser avec la réduction progressive des périodes de confinement en cours d’année. L’Amérique latine affiche, elle, une croissance de 9,2 % en 2021, principalement portée par l’inflation et le maintien des confinements, tandis que le marché américain de l’alimentaire a enregistré une croissance de 2,7 %.

Pour 2022, Kantar entrevoit déjà ce sera une année difficile sur plusieurs plans. « Selon nos prévisions, la croissance du marché mondial des produits de grande consommation devrait ralentir pour s’établir à environ 1,3 %, les consommateurs ayant recours à différentes stratégies d’adaptation pour faire face à la hausse du coût de la vie, décrypte l’expert de Kantar. Pour relever les défis qui se présentent cette année, il sera essentiel pour les distributeurs d’innover dans les domaines de l’e-commerce, des promotions et de la variété des produits s’ils veulent surmonter les difficultés qui se présentent cette année. » En France, Kantar prévoit que le panier moyen pourrait coûter environ 230 euros de plus par an. Côté e-commerce, la tendance reste toujours à la progression et le cabinet d’études prévoit que le canal devrait atteindre 8,2 % en 2022 et 9,2 % en 2025.

Les parts de marché par canaux dans l’alimentaire au niveau mondial. - © Kantar
Les parts de marché par canaux dans l’alimentaire au niveau mondial. - © Kantar