En plus des NFT, Decathlon continue son expérimentation du Web3 avec un jeu vidéo
Par Clotilde Chenevoy | Le | Marketing
Decathlon lancera d’ici la fin de l’année un jeu vidéo axé e-sport et souhaite aller un cran plus loin dans les tests immersifs en magasin. Valentin Auvinet, qui pilote les sujets Web3 en interne, veut tester le potentiel du sport immersif. Un projet qui vient en plus de la stratégie autour des NFT qui continue. Explications.
Une luge gonflable, des chaussons d’escalade avec un marqueur d’usure ou encore un casque de réalité virtuelle équipé d’une moitié de raquette de tennis de table…. Mardi 20 septembre, Decathlon a présenté ses dernières innovations à la presse, dont le partenariat réalisé avec Eleven Tennis Table, un jeu e-sport de tennis de table. Le retailer a développé une raquette spécifique qui s’attache aux manettes du casque Oculus pour reproduire le geste le plus fidèlement possible. Une association réussie, on se laisse vite prendre au jeu.
« On arrive ainsi à faire faire du sport aux gens en enlevant la contrainte d’avoir une table de jeu et de se trouver un adversaire, indique Valentin Auvinet, Leader Exploration Web3. Il ne faut pas voir les metavers comme une opposition. C’est juste une pratique très différente. On a vu avec la Nintendo Wii sport que cela pouvait représenter une nouvelle opportunité de faire de l’activité à domicile, et de résoudre quelques contraintes. Avec Eleven TT, 50 % des gens qui ont essayé le tennis de table en digital ont basculé aussi dans une pratique classique. »
L’e-sport a un fort potentiel pour le responsable et l’expérimentation va continuer en fin d’année avec la création d’un jeu vidéo d’ici la fin de l’année. « L’idée sera de voir les usages qui en seront fait, pour de l’entraînement ou de l’échauffement, et est-ce complémentaire à la pratique classique, précise le responsable. Nous nous appuyons sur un studio externe pour le réaliser car nous n’avons pas les compétences en interne, mais nous avons défini tout le cahier des charges. Le marché du jeu vidéo c’est 5 fois celui du cinéma et de la musique. » Sauf que les jeux vidéo aujourd’hui proposent surtout une pratique figée, Decathlon, fidèle à son ADN, souhaite embarquer tout le monde pour un usage plus sportif.
Des tests plus immersifs en magasin
Cet aspect immersif, Valentin Auvinet souhaite également l’apporter en magasin. A Osaka, au Japon, Decathlon a créé une cage multisport proposant du tir à l’arc, du foot, et du baseball. Les clients peuvent tester les produits, faire la différence dans le matériel ou découvrir un sport. « Une partie sur deux c’est du tir à l’arc alors qu’on s’attendait plutôt au foot, confie le leader web3. Cette animation a eu un effet sur les ventes d’ailleurs. Par ailleurs, il y a aussi un côté « instagrammable », avec des jeunes qui venaient se défier en se prenant en photo. Nous réfléchissons à des solutions pour pouvoir proposer ce genre d’activité dans nos magasins pour les Jeux Olympiques. »
Succès du vestiaire Decathlon
L’exploration dans les mondes virtuels se fait aussi au travers des NFTS(Lire Notre Guide NFT & Retail). Decathlon a lié la vente de sa chaussure Kipsta Barrio co-créée avec le champion Séan Garnier avec un NFT. Ce dernier a permis aux clients d’accéder au vestiaire Decathlon et au NFT Barrio Club. L’objectif étant de créer ue communauté autour du produit. Un jumeau numérique a aussi été créé pour que les clients puissent porter leurs chaussures sur The Sandbox.
Au-delà du fait que la vente des 2008 modèles s’est faite en 24 heures, Valentin Auvinet est surtout agréablement surpris du retour des consommateurs. « Dans le vestiaire Decathlon, ils ont pu assister à un échange avec Séan Garnier et ils ont été sollicités pour donner leur avis sur le choix des couleurs des prochains modèles, explique-t-il. Les retours ont été très nombreux et cela laisse présager beaucoup de potentiel autour de la co-création. » Un sujet qui est cher à Decathlon.
Autre effet NFT, le retailer a réussi à capter une nouvelle audience, plus jeune. Une cible qui ne venait pas chez eux. Et le transfert de NFT a aussi pu se faire facilement entre les clients, pour un coût de l’ordre de 10 à 20 euros, selon les fluctuations de Tezos. Pas de spéculation sur le NFT, gratuit. Decathlon d’ailleurs ne souhaite pas se positionner sur cet usage du NFT.
Une première expérimentation réussie donc, qui va donner lieu à d’autres essais, notamment dans l’univers du cyclisme. Ainsi, 60 maillots Rockrider seront vendus pendant deux courses majeures dont le Rock Azur. Puis une autre série de 1000 NFT sera éditée pour les fans de la marque. Ils seront en revanche trouvable via un système de geocaching, façon Pokémon Go. L’exploration du Web 3 ne fait que commencer et « tout est à écrire », se réjouit Valentin Auvinet.