Fraude en ligne et paiements : les 8 faits marquants en 2024
Par Dalila Bouaziz | Le | Encaissement
Le rapport 2023 de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement met en lumière plusieurs tendances et défis pour les retailers. Voici un résumé des 8 défis majeurs en 2024.
1. La fraude globale reste stable mais persiste sur certains segments
En 2023, le montant total de la fraude s’élève à 1,195 milliard d’euros, un chiffre qui n’a que légèrement augmenté par rapport à l’année précédente. Si les mesures de sécurité ont permis de maintenir les fraudes à un niveau relativement stable, les paiements en ligne restent particulièrement exposés, nécessitant des solutions robustes de sécurisation, notamment dans l’e-commerce.
2. Cartes bancaires : usurpation de numéro et paiements en ligne sous surveillance
Les paiements par carte restent le moyen préféré des consommateurs avec 61 % des transactions, mais les fraudes en ligne constituent 71 % de la fraude totale : 496 millions d’euros. Le taux de fraude lié aux cartes bancaires reste historiquement bas (0,053 %), grâce aux dispositifs comme l’authentification forte. En parallèle, les usurpations de numéro de carte via le phishing représentent 72 % de la fraude, un problème persistant qui nécessite la vigilance des commerçants et la sensibilisation des consommateurs.
3. Paiements mobiles : une adoption croissante et une fraude maîtrisée
Les paiements mobiles représentent 10 % des transactions de proximité, marquant une forte progression (+42 % en montant depuis 2019). Avec un taux de fraude en baisse à 0,021 %, ces paiements bénéficient de dispositifs sécuritaires solides, notamment l’authentification forte lors de l’enrôlement des cartes.
4. Le virement instantané : une solution en forte croissance
Avec une augmentation de 46 % des transactions par virement instantané, ce mode de paiement s’impose comme une solution rapide et sécurisée, avec un taux de fraude de seulement 0,040 %, inférieur à celui des cartes bancaires.
La fraude au virement s’élève à 312 millions d’euros, avec un taux de 0,001 %. Les principaux modes opératoires incluent la fraude par manipulation (faux conseillers) et le détournement de factures. Malgré une légère baisse en valeur, le volume des fraudes augmente, en particulier via l’utilisation frauduleuse des services bancaires en ligne.
5. Chèques : un moyen en déclin mais toujours risqué
Bien que les chèques soient de moins en moins utilisés (-13,4 % en montants échangés), ils représentent encore une part importante des fraudes (31 % de la valeur totale avec 364 millions d’euros). Les fraudes par utilisation de chèques volés ou perdus constituent la majorité (89 % des fraudes).
Le montant moyen de la fraude au chèque augmente pour toute la typologie des fraudes. Il atteint 2 311 euros avant retraitement de la fraude déjouée. En revanche, lorsque les fraudes sont neutralisées après remise de chèques à l’encaissement (du fait d’une détection plus efficace par les banques des fraudes les plus élevées), ce montant moyen chute à 1 786 euros.
Les dispositifs de prévention instaurés par les banques, tels que le blocage des chèques suspects, ont permis de réduire les pertes.
6. La fraude par usurpation
La fraude par manipulation téléphonique est en hausse, notamment via l’usurpation d’identité des banques.
7. La menace des nouvelles technologies et les risques liés à l’informatique quantique
L’Observatoire anticipe que l’arrivée de l’informatique quantique pourrait remettre en cause la sécurité des moyens de paiement d’ici 10 à 20 ans. En réponse, des recherches sont menées sur les algorithmes de chiffrement « post-quantiques » pour sécuriser les systèmes de paiement dans un futur où les menaces liées à la puissance des ordinateurs quantiques seront plus concrètes.
8. L’importance du 3-D Secure
L’Observatoire insiste sur la mise en œuvre de mesures préventives contre les paiements non authentifiés (notamment sans 3-D Secure). Dès juin 2024, un plafonnement progressif sera instauré pour les transactions sans authentification forte, avec des limites initiales de 500 euros par carte et par commerçant. Ce plafond sera ensuite abaissé progressivement à 250 euros, puis à 100 euros avant la fin de l’année 2024. Pour les retailers, cela implique une nécessaire adaptation afin de réduire les risques de fraude.
RDV aux Assises du Paiement à Retail Days
Avec l’essor du commerce en ligne et les changements dans les comportements de paiement des consommateurs, les Assises du Paiement organisées dans le cadre de Retail Days (30 sept -1er oct à Deauville), en partenariat avec Mercatel, aborderont les dernières innovations en matière de solutions de paiement.
Les discussions porteront sur les nouveaux moyens de paiement et parcours clients associés, les atouts de la data et les avancées de l’open-banking mais aussi sur le nouveau visage de la fraude.
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