La fraude dans le retail génère une perte de 17 milliards d’euros en France
Par Dalila Bouaziz | Le | Paiement
En moyenne, les acteurs du retail français auraient chacun perdu plus de 1,5 million d’euros à cause de la fraude au cours des 12 derniers mois. Quant au montant moyen perdu par consommateur victime de fraude aux paiements en France est désormais de 601 euros, soit une augmentation de 241 % par rapport à 2022.
D’après le Retail Report d’Adyen mené en collaboration avec le CEBR (Center For Economic Business and Reseach), près de la moitié des entreprises mondiales du secteur du retail (45 %) ont été victimes d’activités frauduleuses, de cyberattaques ou de fuite de données au cours des 12 derniers mois, représentant une augmentation de 32 % par rapport aux chiffres de 2022. En France, cette augmentation est de 56 %.
À titre individuel, les acteurs du retail auraient accusé une perte de 1,5 million d’euros.
Dans l’hexagone, le retail aurait perdu 17 milliards d’euros en 2023. À titre individuel, les acteurs du retail auraient accusé une perte de 1,5 million d’euros. Deux secteurs sont encore plus touchés : le luxe avec 2,4 millions d’euros et les articles sportifs/outdoors autour de 2,27 millions d’euros.
Les entreprises françaises qui prévoient d’augmenter leurs chiffres d’affaires jusqu’à 30 % en 2024 (par rapport à l’année précédente) sont celles qui ont perdu le plus d’argent en raison d’attaques frauduleuses au cours des 12 derniers mois (7,5 milliards d’euros). À l’international, ce sont les entreprises qui prévoient une augmentation de 100 % de leurs chiffres d’affaires qui sont le plus touchées (196,4 milliards de dollars de perte au total).
Un impact sur les consommateurs
La fraude a également un impact important sur les consommateurs : plus d’un tiers d’entre eux (35 %), et cela à travers le monde, ont été victimes d’une fraude aux paiements (vol par un fraudeur du numéro de carte d’une personne, ou des données de son compte bancaire, et l’utilisation de ces informations de paiement pour effectuer un achat non-autorisé) au cours de l’année écoulée, contre 23 % en 2022.
En France, le montant moyen perdu par consommateur victime de fraude aux paiements est désormais de 601 euros, soit une augmentation de 241 % par rapport à la dernière enquête. Seuls deux tiers des entreprises (64 %) ont déclaré avoir mis en place des systèmes de prévention efficaces contre la fraude (seulement +4 % par rapport à l’année dernière).
Le risque de fraude a eu un impact sur le comportement d’achat des consommateurs, aussi bien en magasin qu’en ligne. Un peu plus d’un quart des consommateurs Français (27 %), et un quart des consommateurs au niveau mondial (25 %), se sentent ainsi plus vulnérables lorsqu’ils font leurs achats aujourd’hui par rapport à il y a dix ans, en raison du risque accru de fraude aux paiements.
Au niveau mondial, 24 % des consommateurs choisissent activement de faire leurs achats dans des magasins ayant mis en place des mesures de sécurité plus élevées. 22 % d’entre eux déclarent également apprécier que les retailers leur demandent de vérifier une identité d’au moins deux façons différentes avant d’effectuer un achat - malgré la gêne occasionnée. Ces chiffres descendent à respectivement 18 % et 17 % pour les consommateurs français.
Les entreprises s’organisent
Plus de la moitié d’entre elles (54 %) au niveau mondial, et un peu moins de la moitié d’entre elles en France (43 %), ont activement envisagé de changer de prestataire de services de paiement pour un prestataire capable d’offrir une meilleure défense contre la fraude.
Et 55 % des entreprises internationales (53 % pour les entreprises françaises) ont commencé à réfléchir à la manière dont elles peuvent se conformer à la directive sur les services de paiement (DSP3), directive de l’UE qui établit des règles plus strictes pour garantir la protection des droits des consommateurs et des informations personnelles dans le secteur financier.
Méthodologie :
Étude consommateurs
• 38 151 adultes ont été interrogés en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, au Brésil, au Canada, en Chine, au Danemark, aux Émirats Arabes Unis, en Espagne, aux Etats-Unis, à Hong Kong, en Inde, en Italie, en France, au Japon, en Malaisie, en Norvège, au Mexique, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, au Royaume-Uni, à Singapour, en Suède, en Suisse,
• Enquête réalisée entre le 15 janvier 2024 et le 29 janvier 2024.
Étude retailers
• 13 177 retailers ont été interrogés à travers l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, le Brésil, le Canada, la Chine, le Danemark, les Émirats Arabes Unis, l’Espagne, les États-Unis, Hong Kong, l’Inde, l’Italie, la France, le Japon, la Malaisie, la Norvège, le Mexique, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni, Singapour, la Suède et la Suisse.
• Enquête réalisée entre le 15 janvier 2024 et le 1er février 2024.