Le Petit Ballon dope son panier avec le paiement fractionné
Par Clotilde Chenevoy | Le | Encaissement
Le Petit Ballon propose à ses clients de payer en plusieurs fois depuis cet été. Un nouveau service qui vient doper le panier moyen et qui représente un nouveau levier marketing, à consommer avec modération. Explications.
33 % des Français ont eu recours à des facilités de paiement en ligne au cours des 12 derniers mois, selon l’Access Panel de L’Echangeur BNP Paribas Finance. Dans le détail, 27 % ont payé leurs achats Online en plusieurs fois (3 ou 4 fois par exemple) et 19 % ont eu recours au report de paiement, qu’il s’agisse d’un paiement après réception et essai des produits ou d’un paiement reporté de plusieurs semaines ou mois. Et ces chiffres augmentent si on se focalise sur la jeune génération. En clair, le paiement rentre désormais dans la case service, au même titre que les conditions de livraison. Le contexte de l’inflation et les tensions sur le pouvoir d’achat pourraient venir renforcer l’attrait pour ce type de service…
Le Petit Ballon, qui réalise 23 millions d’euros de chiffre d’affaires dont 16 millions d’euros en ligne majoritairement via la vente de box d’abonnement, a perçu cette tendance. La DNVB (Digital Native Vertical Brand) propose depuis le 15 juin à ses clients un service de Buy Now Pay Later, en partenariat avec Django, la nouvelle fintech du groupe La Poste. En revanche, pour Ugo Psaltopoulos, Directeur administratif et financier du Petit Ballon, ce type de service est à consommer avec modération, comme les vins vendus sur son site e-commerce. « Nous étions prudents face au bad buzz généré autour de la surconsommation », indique-t-il.
Un choix du partenaire selon la technologie et les valeurs
D’où le choix de Django comme partenaire technique. En effet, il y a plusieurs acteurs qui montent sur ce type de services, que ce soient des acteurs historiques bancaires comme Oney ou Floa Bank, ou des acteurs plus récents comme Alma, Klarna ou Clearpay. Mais la fintech de La Poste, la dernière arrivée sur le marché, avance sur le marché avec un service similaire mais des valeurs différentes, notamment autour du surendettement. « Ce ne sont pas que des mots, notre démarche s’appuie sur des engagements concrets, souligne Vanessa Lavergne, Directrice Marketing de Django. Notre ambition est de proposer un service pour les achats subis ou choisis qui s’inscrivent dans une démarche occasionnelle. Nous faisons de la prévention sur la surconsommation. Nous avons noué un partenariat avec Cresus pour suivre et gérer son budget et avec Carbo qui permet aux clients de calculer leur impact carbone ».
Techniquement, la solution Django a été conçue pour se connecter facilement avec les trois principaux CMS du marché (Prestashop, Magento et Woocommerce). Elle propose du 3 à 4 fois sans ou avec frais, en réalisant un scoring sur la carte avec un résultat immédiat. Dans le cas du Petit Ballon, ce service n’est pas ouvert à tous. « Il est proposé en fin de parcours à tous les paniers supérieurs à 200 euros, précise Ugo Psaltopoulos. En 5 mois, nous avons réalisé plus de 120 transactions sachant que le panier moyen pour ce type de service atteint 320 euros. Nous ciblons qu’environ 1 % de notre chiffre d’affaires sera réglé avec ce mode de paiement. Nous attendons de mesures les effets sur les ventes de noël pour pleinement mesurer la conversion. »
Un coût de transaction plus important
Du côté de la facturation du service, comme pour tous les moyens de paiement, Ugo Psaltopoulos souligne que cela peut impacter la marge. Ni le DAF ni Django ne communiquent sur un coût de la transaction, soulignant que le prix dépend des volumes réalisés, du secteur et des risques encourus en termes d’impayés… En revanche, l’avantage du BNPL est que Le Petit Ballon encaisse la totalité de la somme le jour même de la transaction. Django prend en charge le coût technologique des autres paiements à venir et supporte les potentiels risques de défaillance de paiement.
Si le coût du paiement est plus important que pour une carte bancaire, la hauteur des paniers moyens - 320 euros avec le BNPL contre 120 euros en carte - incite à un déploiement plus important. Le Petit Ballon compte ainsi le proposer plus tôt dans le tunnel d’achat. « Nous allons faire des tests pendant les fêtes de fin d’année pour pleinement utiliser ce service comme un levier marketing, indique-t-il. Et nous sommes aussi en réflexion pour l’inclure dans notre programme de fidélité et ainsi animer notre communauté avec ce service et faciliter les nouveaux achats. »