Où en est Dastore, le fonds d’investissement de Carrefour et Daphni ?
Par Clotilde Chenevoy | Le | Data
Dastore, le fonds d’investissement fondé par Carrefour avec Daphni, a réuni sa communauté le mardi 5 novembre pour évoquer le commerce du futur. L’occasion de faire le point sur ce projet lancé en avril 2022.
A deux pas de la place de la Madeleine, à Paris, le mardi 5 novembre, se tenait la première Dastore House Opening Party. Cette soirée du fonds d’investissement Dastore fondé par Daphni et Carrefour était l’occasion de réunir des investisseurs, start-ups et retailers pour échanger sur le futur du retail.
Rappelons que ce fonds a été créé en 2022, Carrefour se reposant sur les équipés de Daphni pour dénicher des jeunes pousses prometteuses pour le commerce, avec en réserve 80 millions d’euros d’investissement. Le terrain de jeu est large, le fonds recherche des projets pouvant porter aussi bien sur des solutions touchant à l’agriculture qu’à la supply chain, en passant par l’e-commerce, les moyens de paiement ou encore des nouveaux modes de consommation. Géographiquement, tout est possible, Daphni mise d’ailleurs sur les implantations internationales de Carrefour pour aider dans le sourcing des start-ups.
« Nous sommes souverains sur la décision d’investissement et Carrefour apporte son expertise et ses ressources, ce qui accélère la création de valeur des sociétés, précise Alexandra Dubar, VC chez Daphni en charge du retail. Les règles de gouvernance du fonds ainsi que le modèle de collaboration entre les équipes de Carrefour et Daphni permettent aux sociétés de profiter du meilleur des deux mondes. »
17 start-ups sont dans le portfolio de Dastore
Autre particularité du fonds, les financements sont destinés à des projets qui en sont au début de leur développement. Dans le jargon, on parle de Seed ou Série A. Cette approche permet de débourser des sommes « raisonnables » et aussi de limiter les risques d’investissement. « Nous pouvons décider d’investir sur un projet et une équipe ou sur des start-ups un peu plus matures avec des tickets allant de 200 000 euros à 2 millions d’euros », indique la VC de Daphni.
Au total, 17 start-ups ont bénéficié d’un apport de Dastore (Voir encadré en fin d’article). Et le fonds ne compte pas s’arrêter là. Plusieurs sujets émergent quand on évoque le futur du commerce, portés par deux leviers d’innovation prometteurs qui concourent à l’amélioration des process : le machine learning ainsi que la computer vision. La difficulté reste d’intégrer ces nouveautés en tenant compte du legacy technique, pas toujours très flexible…
Machine learning, IA et computer en vision prometteurs
Parmi les sujets de prédilection, Dastore s’intéresse notamment aux solutions tech et digitales permettant de limiter l’impact environnemental. « Nous avons vu beaucoup de dossiers autour du procurement afin de bénéficier d’une meilleure visibilité sur les ventes et de pouvoir adapter en amont les commandes auprès des fournisseurs, tout en ayant aussi un impact sur la planète », détaille Alexandra Dubar.
Autre secteur que lorgne Dastore : l’expérience client. Un travail de recherche a été mené dernièrement pour identifier les nouvelles pépites en la matière. « Il y a un besoin de personnalisation croissant avec des consommateurs ayant des attentes toujours plus élevées, analyse la VC. Il faut parallèlement contenir les coûts d’acquisition, booster la conversion et maintenir une rétention élevée post-achat. » Une opération est d’ailleurs en cours auprès d’une start-up ayant créé un agent conversationnel dédié à la vente complexe. L’objectif consistant à faire intervenir un vendeur quand le lead a été ultra-qualifié. A suivre.
Voici les participations prises par Dastore depuis sa création en seed, pré-série A et Série A :
• Dift (France) : a développé une plateforme de marketing solidaire qui permet aux entreprises d’offrir des « difts » - un concept qui fusionne les mots « don » et « gift » (cadeau en anglais). Ces difts sont des dons préfinancés que les entreprises peuvent offrir à leurs clients ou collaborateurs, qui choisissent ensuite l’association bénéficiaire parmi un catalogue de causes sociales et environnementales.
• Underdog (France) : reconditionne les produits d’électroménager, gérant toute la chaîne de valeur, de la collecte des produits d’occasion à la revente.
• Stockly (France) : offre une solution d’inventaire connecté et mutualisé entre les retailers pour limiter les trous de stocks.
• Carbon Maps (France) : propose une plate-forme de gestion climatique pour l’industrie alimentaire. Elle permet de calculer leur impact environnemental en prenant en compte : la consommation d’eau, la quantité de CO₂ émise tout au long de la vie du produit, l’impact sur la biodiversité, etc.
• H (France) : se concentre sur le développement d’agents d’intelligence artificielle (IA) destinés à améliorer la productivité des travailleurs en automatisant les tâches et en facilitant la prise de décision.
• Ida (France) : a développé un outil de gestion de la chaîne d’approvisionnement des produits frais pour les retailers avec pour objectif de limiter le gaspillage alimentaire.
• Voltfang (Allemagne) : réutilise des batteries de véhicules électriques en fin de vie pour les transformer en systèmes de stockage d’énergie pilotés par logiciel, permettant aux propriétaires d’immobilier commercial d’optimiser leur production et leur consommation d’énergie renouvelable.
• Poolday (États-Unis) : développe une plateforme automatisée pour produire du contenu vidéo généré par les utilisateurs à grande échelle, principalement destiné aux annonceurs publicitaires.
• Subscribfy (États-Unis) : permet de créer rapidement un programme de fidélité sur mesure. Les clients paient un abonnement mensuel et reçoivent un crédit en magasin ou des avantages exclusifs.
• Badge (États-Unis) : réinvente la fidélité et l’engagement avec une plateforme de portefeuille sans code qui offre aux clients (marques, retailers, etc.) des fonctionnalités similaires à celles d’une application, sans les coûts de développement d’une application, et aux membres (utilisateurs individuels) une interaction native sur leurs smartphones. Badge combine des notifications push sans application, du contenu créé par IA et des outils de business intelligence (BI).
• Prediko (Royaume-Uni) : a créé un outil Saas pour les PME du e-commerce pour améliore la gestion des stocks (planification, suivi commandes et inventaire…)
• Emperia (Royaume-Uni) : a développé une solution pour créer facilement des showrooms virtuels pour les marques. Il s’agit d’une approche en libre-service avec une interface glisser-déposer permettant d’importer des modèles 3D, des images ou des vidéos.
• Dema (Norvège) : a conçu une plateforme de décision IA pour l’e-commerce. La couche de données de Dema réunit en temps réel les données de marketing, d’inventaire, de clients, de commandes et de site web, permettant aux équipes de revenus de stimuler une croissance rentable. Cela transforme la gestion des revenus d’une approche de « croissance à tout prix » vers une croissance saine, durable et profitable.
• Albatross (Suisse) : Algorithmes de recherche en apprentissage profond permettant aux entreprises de déployer facilement une personnalisation avancée des recommandations pour améliorer la conversion, l’engagement et la fidélisation des clients.
• NG Cash (Brésil) : Banque challenger brésilienne axée sur la génération Z (10-25 ans).