« Le chiffre d’affaires des bazars géants est estimé à 10 milliards d’euros en 2022 »
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Noria Cung, co-fondatrice du cabinet expert du retail Pixis Conseil, revient sur un phénomène marquant de ce début d’année : le retour en force du prix et la montée en puissance des enseignes bas prix.
Quel est pour Pixis l’événement majeur de ce premier semestre 2023 ?
Le retour en force du prix, quelques soient les formats ou propositions d’enseigne. C’est aujourd’hui un sujet majeur qui reconfigure, au grand jour, les relations industriels / retailers / consommateurs.
L’inflation met effectivement le prix au cœur des préoccupations. Mais est-ce un phénomène conjoncturel ou un sujet récurrent ?
Sans aucun doute un sujet récurrent ! Si, dans la grande distribution, Leclerc est une des enseignes à s’être réellement positionnée sur le prix, les autres acteurs s’y confrontent régulièrement avec plus ou moins de succès.
Au tout début des années 90, on a vu s’implanter en France les hard-discounters allemands. Les retailers français s’y sont aussi essayés avec leurs propres modèles, comme Leader Price pour Casino ou encore Netto pour Intermarché. Mais après une période de croissance qui a amené ce segment à près de 15 % de part de marché début 2009, la tendance s’est fortement inversée. Ce qui a obligé les acteurs à réviser leurs modèles : à titre d’exemple, Lidl a consacré 8 années à rénover son parc.
Quel est donc le bilan de ce secteur aujourd’hui ? Notamment avec le développement de nombreux acteurs dans le bazar, décoration de la maison ?
Les discounters, au sens large, remportent un vif succès. Les derniers baromètres sacrent Action et Lidl parmi les enseignes préférées des Français. Aujourd’hui, la question du prix ne sacrifie plus à la qualité, ni à l’idée « d’achat plaisir ».
Avec les discounters, la question du prix ne sacrifie plus à la qualité, ni à l’idée « d’achat plaisir »
On recense aujourd’hui près de 4000 points de vente qualifiés de « bazar géant » à prix cassés. On pense à Action, Normal, Gifi, Noz, Foirfouille… Leur chiffre d’affaires est estimé à 10 milliards d’euros en 2022, soit + 12 % en un an !
Le champion toute catégorie est l’enseigne hollandaise Action. Arrivée en France il y a seulement 12 ans, elle a 726 magasins en 2022, avec 76 ouvertures sur la même année !
Quels sont donc les atouts gagnants de ces enseignes low-cost ?
Elles ont parfaitement intégré les attentes actuelles des consommateurs : une expérience client valorisée qui passe par un positionnement prix imparable, une qualité de l’offre, des nouveautés régulières et une implantation de proximité. Elles s’offrent même le luxe de collab’ événementielles qui déchainent les passions, comme celle de Djibril Cissé avec Lidl ! Ajoutez à cela une communication 360° et le succès est au rendez-vous.
Ces temples des « bonnes affaires à petit prix » ne sont-ils pas, cependant, en contradiction avec les souhaits de consommation raisonnable ?
Bien qu’aujourd’hui de plus en plus de Français soient engagés dans une forme de consommation responsable, face à l’inflation, on assiste à une modification des comportements d’achats vers de plus petits prix.
Même si ces préoccupations sont souvent antinomiques, ce sont différents messages que les retailers doivent entendre. Et surtout, savoir les décrypter, pour proposer des modèles en adéquation avec les attentes clients.
Quoi qu’il en soit, l’univers des « bonnes affaires à petits prix » a le vent en poupe… et incite à toujours plus de consommation !
A propos de Pixis Conseil
Pixis Conseil, cabinet dédié au retail, accompagne ses clients, de la stratégie à la mise en œuvre, sur tous leurs enjeux de transformation : fidélité, omnicanalité, innovation digitale, optimisation logistique, nouveau concept… Notre différence : notre approche à 360° ! Nous publions régulièrement des articles sur les sujets qui agitent notre secteur. Pour tout savoir, des signaux forts et surtout des signaux faibles, continuez à nous suivre sur LinkedIn !