En hyper-croissance, Alma lève de nouveau des fonds pour s’imposer sur le paiement fractionné
Par Clotilde Chenevoy | Le | Paiement
Alma séduit une nouvelle fois les investisseurs, dont le chinois Tencent, avec un nouveau tour de table de 210 millions d’euros. Une opération qui doit venir financer notamment ses ambitions européennes.
Le paiement un nouvel enjeu de fidélisation ? Les retailers le pensent de plus en plus et les investisseurs également ! Le français Alma, spécialiste du paiement fractionné et différé (Buy now, pay later et paiement en plusieurs fois) annonce ainsi une nouvelle levée de fonds en série C. Les 210 millions d’euros (115 millions d’euros d’Equity et 95 millions de dettes) proviennent des investisseurs historiques que sont Cathay Innovation, Eurazeo, Bpifrance, Seaya Ventures et Picus Capital. Et de nouveaux noms y participent également dont Tencent, GR Capital et Roosh Ventures.
« Nous avons connu une forte accélération depuis un an avec plus de 6000 marchands qui travaillent avec Alma, indique Jonathan Trepo, chief revenue officer au sein de la start-up. Nous sommes actuellement 200 collaborateurs et nous prévoyons de doubler notre effectif d’ici la fin de l’année. Notre ambition est de devenir le leader du buy now pay later (ndlr : paiement différé et fractionné) d’ici 2025. »
Les fonds vont donc permettre à Alma d’accélérer encore sa croissance en travaillant sur son produit et étoffant les équipes en France et dans ses bureaux en Italie, Espagne, Allemagne et bientôt au Bénélux. La fintech vise aussi le Portugal, l’Irlande et l’Autriche.
Un engouement croissant pour le paiement différé et fractionné
L’usage de ce moyen de paiement est en effet en train de se développer fortement. Il offre une nouvelle façon d’apporter du service aux clients et répond à des problématiques de pouvoir d’achat. Jonathan Trepo estime qu’à peine 11 % des retailers proposent des facilités de paiement il y a un an, ce chiffre atteint désormais 15 % et Alma estime que le marché peut encore doubler en France. « Beaucoup d’acteurs sont en phase d’équipements et le marché va s’accélérer, juge le responsable. Les gains sont importants avec +60 % sur le panier moyen et +10 % sur le taux de conversion. Nous travaillons particulièrement sur le parcours client afin que ce mode de paiement soit aussi simple qu’un achat par carte bancaire. »
Pour autant, Alma souligne que la lutte contre le surendettement est son cheval de bataille. « Nous ne sommes pas sur le segment des achats plaisir, insiste le responsable. Alma est proposé à partir de 50 euros. Nous utilisons les données fournies à l’étape du paiement pour identifier le niveau de risque. 0,01 % de nos flux sont concernés par le surendettement. » Le client garde également la main sur le suivi de ce mode de paiement afin de pouvoir décaler un prélèvement à venir ou simplement changer sa carte.
Par ailleurs, Alma, ayant un agrément bancaire, propose du BNPL et également du paiement en plusieurs fois en 10 à 12 fois et prochainement en 24 fois. « L’usage est différent entre nos différents produits mais ils sont tous accessibles depuis une seule plate-forme, précise le chief revenue officer. Nous sommes capables de mettre en place le service 30 minutes sur un site web. Pour nous interfacer avec les systèmes de caisse en magasin, cela peut demander un peu plus de temps. Mais comme nous sommes une entreprise tech, nous sommes capables de nous ajuster. » Une agilité qui doit certainement plaire aux DSI des enseignes, souvent déjà bien sous tension…