Zadig et Voltaire industrialise l’allocation de ses stocks
Par Clotilde Chenevoy | Le | Supply chain
Pour mieux acheter et mieux répartir les marchandises dans les magasins, Zadig et Voltaire a déployé de nouveaux outils, délaissant le traditionnel tableur pour une plateforme centralisée. Résultats, l’enseigne a gagné une semaine de time-to-market ainsi que 2 points sur ses ventes en moyenne.
Mettre le bon stock, au bon endroit, au bon moment. La phrase est connue depuis des années par les retailers mais l’exercice se révèle délicat. Zadig & Voltaire a entamé un plan de transformation digitale depuis plus de deux ans et si, en 2019, l’accent a été mis sur l’amélioration des performances du site e-commerce et le lancement de nouveaux services omnicanaux, en 202, c’est la logistique qui a bénéficié des attentions des dirigeants.
Plus exactement, Zadig & Voltaire a investi pour se doter d’un nouvel outil d’allocation de ses stocks et de planification des réassortiments. « Alors que le commerce de détail se mondialise et que les consommateurs adoptent une approche « tout-digital », les détaillants doivent donner la priorité à la transformation numérique de manière à rationaliser les opérations et à rapprocher leur entreprise des besoins du consommateur », juge Steve Towe, président et directeur général d’Aptos, fournisseur de la solution.
Une plateforme centralisée pour gérer achats et stocks
Le déploiement de cet outil s’inscrit dans la continuité du projet initié en 2019. Zadig & Voltaire a déployé en novembre 2019 une plateforme de planification centralisée uniquement avec les fonctionnalités liées aux achats. Et se greffent depuis avril-mai 2020, les processus d’allocation et de réapprovisionnement de ses magasins et de ses canaux de ventes en ligne.
« Nous avions avant des fichiers Excel et une gestion très manuelle des opérations, sans aide à la décision, détaille Nicolas Gand, directeur des opérations. Avec ces nouveaux outils, nous gagnons en précision et en exécution, avec un suivi continu de l’activité. Nous gérons plus de 10 000 SKU pour chacune de nos deux saisons, à répartir dans 350 magasins. Parfois la marchandise restait en attente dans l’entrepôt car elle ne pouvait pas partir faute d’avoir finalisé l’allocation des stocks. » Au total, un délai d’une semaine a été gagné sur le time-to-market.
Douze clusters pour répartir les marchandises
L’autre gain porte sur l’amélioration des ventes. L’outil Aptos brasse les données pour aider les acheteurs à mieux choisir les coloris et les tailles qui plaisent à la clientèle. Puis pour la répartition des pièces, Zadig et Voltaire a créé 12 clusters pour classer ses points de vente. « Nous avons des typologies de boutiques très variées, avec des points de vente donnant sur rue, en grand magasin, ou encore situés aussi en bien en Scandinavie qu’en Grèce », indique le responsable de l’enseigne.
Taille du magasin, climat, chiffre d’affaires, zone d’implantation ou encore type de clientèle, tous ces points servent à définir quels articles envoyer et en quelle quantité. Les équipes du siège gardent la main, mais elles disposent désormais d’informations complémentaires pour prendre leurs décisions. De plus, comme le réassortiment est mieux géré, il y a moins de profondeur de stock en magasin.
« Nous avons atteint nos objectifs d’être plus fin dans nos allocations et des gains de 3 à 4 points ont été permis dans les petits magasins, contre 1 point dans les grosses boutiques », se félicite Nicolas Gand. Et concernant le retour sur investissement, le dirigeant assure que « le projet a coûté des centaines de milliers d’euros. Il est difficile d’estimer le ROI. Nous sommes dans une phase atypique où nous investissons dans plusieurs projets, que cela soit dans le back office ou nos boutiques. » En effet, Zadig et Voltaire va changer son ERP en 2021 et prévoit en 2022 d’ajouter un outil de gestion du cycle de vie des produits. « On ne peut pas aller trop vite aux risques de perdre les équipes », conclut le directeur. Pour Zadig et Voltaire, le vrai défi de sa transformation digitale porte davantage sur la conduite du changement que sur la finance.