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Gorillas vs mairie de Paris : suspension des procédures en faveur du quick commerçant

Par Clotilde Chenevoy | Le | Supply chain

La mairie de Paris qui avait entamé des procédures contre Gorillas et Frichti, au motif que les locaux commerciaux auraient été transformés en entrepôt, s’est vu retoqué par le juge des référés.

Gorillas et Frichti n’ont pas à fermer 9 dark stores comme le voulait la Mairie de Paris. - © Gorillas
Gorillas et Frichti n’ont pas à fermer 9 dark stores comme le voulait la Mairie de Paris. - © Gorillas

Quelle différence entre le centre de colis de Chronopost sous la place de la concorde et le dark store de Gorillas situé au 12, rue Miollis dans le 15ème arrondissement de Paris ? Aucune, si on en croit Marie-Pierre Viard, juge des référés au tribunal administratif de Paris qui a suspendu toutes les procédures entamées par la Mairie de Paris à l’encontre de 9 dark stores appartenant à Gorillas - Frichti. (voir document en bas d’article)

La juge indique que les locaux exploités par Frichti et Gorillas sont destinés à la réception et au stockage ponctuel de marchandises, à l’ensachage des commandes et à la mise à disposition de ces commandes aux livreurs à bicyclette. De plus, la notion de stockage est temporaire, comme il s’agit de produits alimentaires frais. Une activité finalement similaire à celle d’un acteur du dernier kilomètre comme Chronopost donc.

Bataille juridique et politique autour de la définition des dark stores

Pour rappel, l’équipe d’Anne Hidalgo a attaqué le quick commerçant en l’accusant de ne pas avoir respecté le code de l’urbanisme et d’avoir transformé des commerces en entrepôts. Ce qui est donc strictement interdit. Gorillas a fait appel en référé le 16 septembre et la décision est tombée le 5 octobre. Pour la juge, les dark stores s’inscrivent dans le code de l’urbanisme dans la catégorie des CINASPIC - Constructions et Installations Nécessaires Aux Services Publics ou d’Intérêt Collectif - et non des entrepôts.

Une décision qui vient élever le débat selon Gorillas : « Nous sommes rassurés que le débat se porte désormais sur le fond d’un usage - la livraison rapide de biens de consommation - plébiscité par les clients et créateurs de valeurs, plutôt que sur des positions, parfois à charge, de la part d’élus locaux.  Comme c’est le cas depuis notre installation en France, nous continuons d’échanger avec le gouvernement et les élus locaux afin de trouver le cadre permettant de développer notre activité et répondre aux besoins de nombreux français. »

L’avenir de Gorillas en question

S’il s’agit d’une première victoire pour Gorillas - Frichti, le quick commerçant n’en reste pas moins dans la tourmente économique avec d’autres ombres au tableau. D’une part, la mairie de Paris ne compte pas en rester là… De plus, le quick commerçant cherche à lever des fonds pour financer son hypercroissance et maintenir ses investissements pour conquérir les Français. Une opération qui traîne à venir et certains observateurs du secteur évoquaient un départ imminent de Gorillas en France… Il est vrai que tous les projets d’expansion et les coupons de réduction ont été stoppés afin de regagner en rentabilité pour améliorer le bilan et séduire des investisseurs. Enfin, dernière turbulence, le directeur général France Pierre Guionin a quitté l’entreprise, « pour désaccord sur la stratégie » selon nos informations. Temporairement, la direction de la France a été reprise par Kağan Sümer, le fondateur.