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JouéClub se met au diapason du social-retail

Par Clotilde Chenevoy | Le | Communication

Jacques Baudoz, p-dg de JouéClub, a présenté la nouvelle ligne de conduite de l’enseigne pour les années à venir, qui s’inscrit dans une logique de « social-retail » et se traduit en trois combats RSE.

Créa & Cie est désormais produit à 100 % en Italie. - © Républik Retail
Créa & Cie est désormais produit à 100 % en Italie. - © Républik Retail

Une nouvelle ère s’ouvre chez Jouéclub, celle du social-retail. « Nous voulons prendre en compte la dimension sociétale du commerce, précise Jacques Baudoz, président-directeur général de l’enseigne. Nous ne sommes pas que des vendeurs de jouets, nous voulons donner du sens à notre activité. »

Jouéclub, qui comptent 290 magasins et 240 adhérents pour un chiffre d’affaires de 659 millions d’euros, amorce donc une stratégie très accès RSE. Elle se traduit concrètement par trois combats. Le premier consiste à jouer le rôle de courroie intergénérationnelle avec une dimension conseil renforcé en magasin. Cela inclut aussi un volet sur l’inclusion dans les jouets. « Nous voulons aider les parents de “dys” et autres handicaps auxquels ils peuvent être confrontés », précise le dirigeant. Jouéclub travaille depuis quelques années avec une psychomotricienne pour adapter ses marques propres à différents handicaps. Les équipes en magasin sont également formées au sujet pour pouvoir répondre aux clients.

Une relocalisation des approvisionnements en France et en Europe

Le deuxième combat porte sur la relocalisation des produits. La nouvelle équipe commerciale fraîchement nommée a pour objectif de sourcer 50 % de l’offre en Europe ou France d’ici 2024. Le succès de ce changement d’approvisionnement dépendra pour partie, selon le p-dg, des engagements des fournisseurs. L’enseigne se félicite d’avoir pu faire produire à 100 % en Italie sa marque de produits créatifs Crea & Cie. « Cet exercice ne sera pas possible pour toutes les références car il y a des savoir-faire qui n’existent plus en Europe », tempère toutefois le dirigeant.

Les projets de relocalisation - © Républik Retail
Les projets de relocalisation - © Républik Retail

Enfin, le troisième axe du socioretail pour Jouéclub porte sur les déchets. Là encore, le siège a travaillé sur ses marques propres afin de supprimer les emballages et dans la mesure du possible d’utiliser des matériaux recyclés ou recyclables. De plus, des discussions sont engagées avec les fournisseurs pour qu’eux mêmes s’engagent dans une démarche plus responsable.

Le projet autour de la seconde main s’inscrit aussi dans cette démarche pour favoriser la circularité des produits. Après une phase de test, Jouéclub compte proposer ce type de produits au niveau national, mais sans rendre la collecte permanente. « C’est cette étape qui nous prend beaucoup de temps, précise le p-dg. Néanmoins, ce service est intéressant car il semble générer du flux. Nous allons attendre le déploiement national pour confirmer cette tendance. » Côté tarif, la règle est de proposer la seconde main à 30 % du prix du neuf en moyenne, en reprenant les articles autour de 20 % « Nous avons une marge réduite sur ce service, nous voulons surtout ne pas perdre d’argent », assure Jacques Baudoz.

Des engagements concrets dès 2022-20233 et de l’exemplarité en 2024

Cette nouvelle stratégie de socioretail annonce donc de grandes transformations au niveau des achats et de la supply chain mais Jacques Baudoz reste pragmatique, « pas question de tomber dans le greenwashing. En décembre 2022, il y aura les premières preuves emblématiques, en décembre 2023 de nouvelles actions plus importantes seront menées et en décembre 2024, nous devrons être exemplaires sur chacun de nos combats. »

Il y a aussi des implications digitales, Jouéclub ajoutera prochainement sur son site une nouvelle boutique Made In France, en plus d’une page dédiée aux Kidultes, pour répondre à la demande des clients soucieux de l’origine des produits. Cette thématique a aussi été utilisée lors de live shopping. L’enseigne est d’ailleurs très active sur ce nouveau canal de vente, avec des vidéos qui attirent beaucoup de visiteurs avec le replay avec en moyenne 10 000 vues par show.

Un secteur du jouet résilient

Côté résultats, Jouéclub se félicite d’enregistrer des ventes en hausse de 9 % sur le premier semestre 2022, alors que les spécialistes sont eux à +7 %. L’inflation ne joue pas autant les troubles fêtes que dans l’alimentaire. « Nous sommes à 2,5 % actuellement, soit 80 centimes sur le panier moyen, chiffre le p-dg, et on ne devrait pas monter beaucoup. C’est à nous d’arbitrer dans nos prix. Nous savons qu’il y a des seuils que le consommateur ne veut pas franchir. Peut-être qu’il faudra sacrifier un peu de marge mais nous saurons le faire. Le secteur du jouet a l’avantage d’être un peu préservé face au climat anxiogène actuel. Nous restons positifs pour le second semestre et nous ne pensons pas que les clients feront des arbitrages pour les cadeaux de leurs enfants. » Jouéclub prévoit d’ailleurs de marquer particulièrement la sortie du catalogue de Noël cette année avec des produits exclusifs ou encore une offre spéciale pour les 70 ans de l’enseigne. Rendez-vous le 5 octobre pour en savoir plus.