Commerce spécialisé : qui a tiré son épingle du jeu en 2024 ?
En 2024, le commerce spécialisé a navigué entre croissance en ligne et baisse en magasin. Quels secteurs ont réussi à se démarquer et quels défis attendent 2025 ? Décryptage.
L’année 2024 s’est achevée sur une croissance modérée pour les enseignes du commerce spécialisé. En magasins, les ventes ont progressé de 1,1 %, tandis que les ventes en ligne ont connu une hausse plus marquée de 2,1 %. Malgré cette légère embellie, la fréquentation des magasins a poursuivi son recul avec une baisse de -1,6 %, après une année 2023 déjà en retrait de -2,3 %. L’activité des enseignes a été marquée par de fortes variations au cours de l’année, notamment en raison d’événements politiques qui ont influencé la confiance des consommateurs.
Le second semestre a néanmoins été plus dynamique, notamment grâce à la période de septembre à décembre, où le Black Friday a joué un rôle moteur dans certains secteurs. L’habillement a particulièrement bénéficié d’une météo favorable en fin d’année. À l’inverse, le mois de décembre a été marqué par un ralentissement avec une baisse de -0,7 % des ventes.
Les secteurs en croissance en 2024
Le secteur de la beauté et santé a enregistré la plus forte progression avec une hausse de 4,2 % par rapport à 2023. L’alimentaire spécialisé a également connu une croissance solide de +2,7 %, tout comme le segment cadeaux, culture et jouets, qui affiche une augmentation de +2,9 %.
L’habillement a stagné avec une progression modérée de +0,9 %, malgré une dynamique plus favorable en fin d’année.
Concernant les ventes en ligne, la performance a été contrastée selon les secteurs. L’alimentaire spécialisé a vu ses ventes internet progresser de +9,4 %, tandis que la beauté et santé a enregistré une hausse de +13,1 %. En revanche, d’autres secteurs comme l’équipement de la maison et la restauration ont connu un recul respectif de -2,1 % et -7,1 % sur leurs ventes en ligne.
Les secteurs en difficulté
L’équipement de la maison a été le plus touché avec une baisse moyenne de -2,1 %, une situation accentuée par la chute des ventes de meubles et de décoration qui ont reculé de -5,1 %. Cette tendance s’explique en grande partie par le ralentissement du marché du logement.
Le secteur de la restauration a également été en recul avec une baisse de -1,3 % des ventes en magasins, les consommateurs étant contraints de faire des arbitrages budgétaires.
Le commerce de service et optique a affiché une diminution de -1,5 %, tandis que le commerce spécialisé dans le sport a enregistré une légère progression de +1,8 %.
L’évolution de l’activité par mois illustre également une grande volatilité en 2024. Après un mois de janvier en hausse de +0,8 %, l’activité a reculé en février (-2,6 %), avant de connaître des pics de croissance en mars (+2,8 %) et mai (+6,1 %). La fin d’année a été plus contrastée, avec un ralentissement progressif d’octobre à décembre.
Des défis persistants pour 2025
Si certains facteurs comme la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt pourraient soutenir la consommation en 2025, les incertitudes restent nombreuses. La réticence des Français à augmenter leurs dépenses et leur propension à épargner restent élevées. Par ailleurs, les tensions sur le marché de l’emploi pourraient freiner la dynamique du commerce spécialisé.
Le début de l’année 2025 s’annonce timide avec une baisse de -0,8 % des ventes en magasins en janvier par rapport à 2024 et une diminution de -2,1 % de la fréquentation des points de vente.