Transformation digitale : la méthode de Picard pour refondre son app en 6 mois
Par Clotilde Chenevoy | Le | Omnicanal
Nathalie Jacquot, directrice digital, e-commerce, omnicanal chez Picard Surgelés, nous explique comment l’application de l’enseigne a été refaite en 6 mois, avec un budget tenu. La nouvelle solution, taillée pour omnicanal, doit accompagner la croissance omnicanale du distributeur.
Tout Picard dans sa poche. C’est l’objectif que le champion des surgelés a fixé avec sa nouvelle application mobile. Elle doit accompagner la croissance de l’enseigne, Cathy Collart Geiger, p-dg, ayant annoncée l’ambition d’atteindre un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros, d’ici 5 ans.
Pour gagner les 500 millions d’euros supplémentaires, l’enseigne mise notamment sur le développement de son activité e-commerce. Picard Surgelés a multiplié les solutions de livraison, avec le domicile et la création du click & collect. Parallèlement, le distributeur repense aussi ses outils dont son application mobile, qui n’est plus adaptée aux nouvelles ambitions.
« Notre ancienne application reposait sur un socle historique, qui s’éloignait des standards du marché, explique Nathalie Jacquot. Or, elle est au cœur de la relation de nos clients avec Picard dans une logique d’omnicanalité. Nous avons donc tout refondu en l’inscrivant dans le projet de transformation digitale globale de Picard. L’objectif consiste à ce qu’elle soit la plus fluide possible et client centric. »
Définir clairement le cahier des charges
Pour ce projet, Picard a travaillé avec Niji pour l’épauler sur le plan technique « car il est essentiel d’être bien accompagné et d’avoir un bon intégrateur », estime la directrice. D’autant que l’enseigne voulait aller vite, l’application a été refondue en 6 mois, « avec un budget tenu » souligne-t-elle.
L’une des clés de ce succès ? « Dès le briefing de départ, il faut identifier les enjeux, les délais à respecter ou encore le scope fonctionnel voulu, explique Matthew Blackledge, product owner chez Niji. Il faut aussi savoir arbitrer pour respecter les objectifs fixés. Les équipes de Picard ont défini un périmètre global mais au fil des semaines, certaines choses ont dû être dépriorisées pour ne pas décaler la mise en production du Minimum Viable Product (MVP). »
Mettre les informations clés dès la page d’accueil
Pour la première mouture, l’enseigne s’est concentrée sur les usages récurrents des clients de l’ancienne application. Parallèlement, elle a mené des tests auprès de consommateurs habitués ou non à acheter chez Picard. Le test des parcours client a ainsi mis en évidence l’importance de rendre accessible la carte de fidélité dès la page d’accueil, ou encore de mettre en évidence le choix du premier créneau disponible pour une livraison.
Nous avons évité de doubler le travail des équipes entre l’app et le web. L’administration se fait une fois et se déploie ensuite sur tous les devices.
« Actuellement, 299 magasins sur les 1050 proposent du click and collect et 600 à la fin de l’été », détaille la directrice. La préparation se fait pour l’heure depuis la plate-forme centrale mais l’opération basculera en magasins prochainement, quand l’enseigne disposera d’une connaissance en temps réel des stocks. Avec cette organisation, le client peut accéder à 1200 références, ce qui est plus important que l’offre des magasins. « Il y a un enjeu de complémentarité et d’omnicanalité », juge Nathalie Jacquot.
Automatiser le partage d’informations web et mobile
Picard dispose de nombreux contenus créés par les équipes pour le site web et les magasins. « Tout l’enjeu consiste à le diffuser et à le répliquer sur l’application mobile », souligne la responsable. Les utilisateurs de l’application mobile peuvent par exemple accéder à des idées de recettes et de repas.
L’enseigne a aussi cherché à répliquer des pratiques du site, par exemple la création de rayons événementiels pour les temps forts commerciaux. « Toute l’administration se fait via le business manager de Salesforce et avec SAP nous cherchons à automatiser les opérations, explique la directrice. Nous voulons éviter de doubler le travail des équipes entre l’app et le web. La gestion se fait une fois et se déploie ensuite sur tous les devices. »
Adopter une logique MVP avec des mises à jour toutes les 6 à 7 semaines
D’autres fonctionnalités vont arriver prochainement dans l’application comme la consultation des fiches produits avec le nutriscore ou encore le scan d’articles. On en revient à la logique de MVP qu’évoquait Niji, Picard a privilégié des fonctions essentielles pour aller vite, tout en imaginant d’autres services à ajouter par la suite.
« Il s’agit de séquencer les releases sans pour autant dégrader l’expérience client, précise Nathalie Jacquot. De plus, nous testons la solution en trois temps : d’abord auprès des collaborateurs Picard, puis auprès des clients béta testeurs et ensuite elle est ouverte au public. Cette organisation nous permet d’embarquer le plus en amont possible les retours utilisateurs avant le lancement public. »
Cette méthode agile va perdurer dans le temps, Picard a déjà planifié une évolution dans l’été, une autre à la rentrée et in fine, le retailer imagine faire évoluer l’application toutes les 6 à 7 semaines pour améliorer l’expérience client. « Nous sommes revenus aux standards du marché et allons désormais nous consacrer à développer de nouveaux services innovants », conclut la directrice.