L’économie circulaire, nouvel axe de développement pour Mondial Tissus
Par Dalila Bouaziz | Le | Seconde main
Cet article est référencé dans notre dossier : Dossier spécial Retail Days 2024 : 10 tendances décryptées par nos grands témoins
Alors que la mode durable prend de l’ampleur, Mondial Tissus s’est lancé à son tour dans l’économie circulaire. De la réparation à la seconde main, en passant par la location de machines à coudre, l’enseigne innove pour encourager ses clients à consommer de manière plus responsable. Marine Nagel-Lacroix, directrice marketing de Mondial Tissus, présentera ces initiatives aux Retail Days.
Mondial Tissus a fait de la réparation l’un des axes centraux de sa stratégie en économie circulaire. Avant même la pandémie, l’enseigne proposait à ses clients des solutions pour réparer leurs vêtements, mettant en avant ses produits de mercerie. Cette approche s’est intensifiée avec les confinements, durant lesquels l’enseigne a lancé un challenge d’upcycling sur les réseaux sociaux, invitant ses clients à redécouvrir et réutiliser les textiles oubliés dans leurs placards.
« Nous voulions apporter une petite touche de fun, de créativité à la réparation, explique Marine Nagel-Lacroix, directrice marketing et communication de Mondial Tissus. Réparer à l’identique n’est pas toujours très amusant. Nous nous sommes dit que c’était l’occasion idéale d’apporter une touche personnelle aux vêtements ou accessoires que nous réparions. » Cette approche de la réparation, surnommée « récréation », a pour but de transformer une simple réparation en une opportunité créative.
L’atelier, un espace dédié à la réparation et à la création
Mondial Tissus a également mis en place des ateliers spécifiques dédiés à la réparation, avec un focus sur le DIY (Do It Yourself). Ces ateliers permettent aux clients de se former à la couture, d’apprendre à réparer leurs vêtements, que ce soit avec ou sans machine à coudre.
Le leader de la vente de tissus et de mercerie en France, a d’ailleurs eu l’idée de proposer ses machines à coudre en libre-service, un concept inspiré du bricolage : « Nous avons suivi l’exemple du secteur du bricolage, où la location de matériel est courante. Une machine à coudre basique coûte environ 100 euros, mais un modèle plus avancé pour de la broderie par exemple peut facilement atteindre 400 euros. La location est une solution intéressante pour rendre ces équipements plus accessibles » Ce service permet ainsi aux clients de louer des machines pour une courte durée et de réaliser leurs projets sur place.
La seconde main, un défi logistique et commercial
L’introduction de la seconde main chez Mondial Tissus n’a pas été sans difficultés. Le concept, qui consistait à collecter et revendre des tissus non utilisés, a nécessité plusieurs ajustements. Initialement, l’enseigne a tenté de racheter les tissus aux clients, mais cette méthode s’est révélée trop lourde administrativement. Aujourd’hui, l’enseigne offre des points de fidélité en échange de tissus rapportés par les clients, une solution toujours en phase de test dans sept magasins (sur les 116 points de vente en France) depuis septembre 2023.
« Nous espérions étendre ce modèle à l’ensemble de notre réseau, mais aujourd’hui les résultats ne sont pas suffisamment probants pour un déploiement à grande échelle », admet la directrice marketing. Toutefois, l’enseigne continue d’explorer de nouvelles voies, comme les « Puces couturières », des événements organisés sur les parkings de certains magasins où les clients peuvent vendre eux-mêmes leurs tissus ou matériel de couture avec un certain succès dans certaines villes comme à Clermont-Ferrand.
Le Bonus Refashion vers une réparation accessible
Pour aller plus loin dans son engagement, Mondial Tissus a également adhéré au Bonus Réparation de Refashion, un programme qui subventionne certaines réparations de vêtements pour les rendre plus accessibles aux consommateurs. Depuis novembre 2023, 18 magasins de l’enseigne sont labellisés et proposent ce service, avec l’objectif d’étendre ce nombre à 40 d’ici la fin de l’année.
« Nous avons effectué un peu plus de 500 réparations depuis le début du bonus », précise Marine Nagel-Lacroix. Un chiffre inférieur aux objectifs que s’était fixés Mondial Tissus. Cependant, l’implémentation du programme a soulevé des défis, notamment en termes de recrutement et formation. « Nous avons mobilisé non seulement les animateurs des ateliers couture, mais aussi nos équipes de vente, dont beaucoup sont couturiers. De nombreux vendeurs se sont portés volontaires pour effectuer les réparations directement en magasin, sous les yeux des clients, avec un délai moyen d’une semaine à dix jours. »
Techniquement, le Bonus Refashion, perçu comme une remise pour le client, est géré comme un moyen de paiement par les systèmes de caisse, rendant le processus fluide. Les réparations éligibles comprennent des services tels que le changement de zip ou la réparation de coutures, avec des tarifs réduits grâce à la subvention. Par exemple, un petit accroc peut être réparé pour 7 € au lieu de 14 €, offrant ainsi un service attractif pour les consommateurs.
Pour maximiser l’impact de ce programme, Mondial Tissus a mis en place une communication dédiée, en s’appuyant sur les campagnes de Refashion, relayées par son agence de relation presse, mais aussi via des newsletters, les réseaux sociaux, et des affichages en magasin. Les équipes de vente, équipées de badges spécifiques, proposent également ce service lors de leurs interactions avec les clients. Ce service a également permis de toucher une nouvelle clientèle, avec un tiers des utilisateurs du service étant de nouveaux clients pour l’enseigne qui sont aussi acheteurs de produits de décoration (coussins, plaids…).
Vers un avenir circulaire
Bien que les défis restent nombreux, Mondial Tissus continue d’affiner ses offres en matière d’économie circulaire. Avec la réparation comme pierre angulaire, l’enseigne s’efforce de trouver des solutions viables et créatives pour promouvoir une consommation plus durable. L’enseigne étend ces services et continue à sensibiliser ses clients à l’importance de la réparation et de la réutilisation. Progressivement, elle ouvre à d’autres types de réparation et retouche. « Nous enregistrons une forte demande notamment sur les ourlets qui ne sont pas pris en charge dans les propositions de Refashion. Nous commençons à le proposer dans certains magasins comme un service supplémentaire », indique-t-elle.
Retail Days - Atelier-débat : Economie circulaire. Quel essor pour la réparation ?
Dans le cadre des Retail Days, les 30 septembre et 1er octobre à Deauville, se tiendra un atelier-débat sur le sujet « Economie circulaire. Quel essor pour la réparation ? ». Marie Nagel-Lacroix, directrice marketing et communication de Mondial Tissus, et Ismaël El Hamouchi, leader de la marque Kidkanaï (Kiabi), nous partageront leurs expériences et bonnes pratiques.
Demandez votre inscription à Retail Days pour venir les écouter et échanger pendant deux jours sur les tendances du retail et rencontrer des prestataires innovants.