Quelles sont les nouvelles tendances de consommation en 2025 ?

Le Groupe BPCE dévoile la quatrième édition de son Baromètre Digital & Payments, une analyse approfondie des comportements d’achat en 2024 basée sur les données anonymisées de plus de 20 millions de cartes bancaires. Cette étude éclaire les grandes tendances de consommation des Français, marquées par une reprise des dépenses, des arbitrages budgétaires stratégiques et des aspirations renouvelées.

Une reprise de la consommation portée par une inflation maîtrisée

Les dépenses par carte ont progressé de +3,3 % en 2024, un rythme identique à celui de 2023. Toutefois, la baisse de l’inflation à 1,3 % (contre 3,7 % en 2023) traduit un véritable rebond en volume. Cette dynamique est particulièrement visible chez les générations plus âgées :

• +8 % pour les plus de 64 ans ;
• +6 % pour les 55-64 ans ;
• Stagnation pour les moins de 35 ans.

Certaines catégories illustrent ces disparités générationnelles :

• Dans le streaming musical, les dépenses des plus de 64 ans bondissent de +22 %, tandis que celles des moins de 25 ans reculent de -4 %.

• La fast fashion progresse de +28 % chez les 55-64 ans, contre +12 % seulement pour les moins de 25 ans.

Ces évolutions montrent une adoption progressive des habitudes des jeunes par les générations plus âgées, qui adoptent de nouveaux comportements de consommation.

Deux moteurs de la consommation en 2024 : opportunité et évasion

1. La consommation d’opportunité

Les consommateurs, soucieux d’optimiser leur budget, plébiscitent les secteurs proposant des « bonnes affaires » :

• Marketplaces : +22 % ;
• Mode de seconde main : +17 %, avec un panier moyen de 22 € (+1 €) ;
• Ventes privées : +18 %, avec un panier moyen atteignant 85 € (+24 € par rapport à 2019) ;
• Fast fashion : +20 %
• Discount non alimentaire : +8 %, avec un panier moyen de 24 €.

2. La consommation d’évasion

Face aux incertitudes économiques, les Français recherchent des expériences positives et enrichissantes :

• Tourisme : +6 %, avec un panier moyen de 207 € (+39 € par rapport à 2019).
• Loisirs culturels : +20 %.
• Jeux vidéo : +12 %, avec un panier moyen de 21 €.
• Cosmétiques et beauté : +9 %, avec un panier moyen de 46 €.

L'e-commerce s’affirme comme le point de convergence de ces tendances, avec une croissance de +7,4 % en 2024, représentant désormais 28 % des dépenses totales des Français.

L’effet Jeux Olympiques 2024 sur la convivialité

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont stimulé les secteurs de la restauration et des bars de manière pondérée, particulièrement en Île-de-France. Les données révèlent :

• Une hausse des dépenses dans la restauration rapide de +5 % et un panier moyen de 18 € ;
• Une augmentation modérée des dépenses dans les restaurants (+3 %, panier moyen de 36 €) et les bars (+1 %).

Stable depuis 2019, l’addition moyenne s’élève à 10€ en boulangerie et à 18€ dans la restauration rapide. À l’inverse, sur la même période, elle a augmenté de 2€ dans la restauration traditionnelle, pour dépasser 36€ en 2024.

Les arbitrages budgétaires limitent certains secteurs

Malgré ce rebond global, plusieurs secteurs subissent les effets des arbitrages budgétaires :

• Cinémas : -1 % ;
• Sites de rencontre : -13 % ;
• Bus longue distance : -1 %.

Par ailleurs, des commerces comme les librairies, le prêt-à-porter traditionnel, les magasins de chaussures ou les jardineries enregistrent des croissances limitées (+1 % à +2 %).

Focus sur le tourisme et les comportements d’achat à l’étranger

Le tourisme reste un secteur dynamique, porté par le phénomène de revenge tourism et une volonté des Français de voyager malgré les contraintes :

• +7 % de transactions dans les agences de voyages et hôtels ;
• +9 % dans les villages vacances, avec une forte croissance chez les CSP+ (+11 %) ;
• Une hausse de +4 % des touristes français à l’étranger, avec des destinations abordables comme l’Albanie (+129 %).

Des stratégies commerciales adaptées aux attentes des consommateurs

Certaines enseignes ont su tirer leur épingle du jeu en s’ajustant aux nouveaux comportements d’achat :

• Les enseignes de grande distribution alimentaire ont stabilisé leurs dépenses (0 %), tandis que le discount recule de -2 %.
• L’essor des paiements instantanés renforce la fluidité de l’expérience client : 2/3 des transactions en magasin sont réalisées en sans-contact, et 1 achat sur 6 s’effectue via mobile.