Pimkie retrouve des couleurs, sur fond de transformation en cours
Un an après son rachat par Salih Halassi, Pimkie revendique les premiers résultats d’une transformation en profondeur : redressement des performances commerciales, réseau rationalisé, gouvernance renouvelée et modèle repensé pour plus d’agilité. Un signal encourageant dans un marché sous tension.
En octobre dernier, Pimkie détaillait les grands axes de sa relance : modernisation de l’offre, renforcement de la proximité, maillage territorial préservé, développement de l’affiliation… Moins de six mois plus tard, la marque française de prêt-à-porter féminin revendique des résultats concrets. Elle affirme avoir amorcé un « retour à la croissance rentable », avec un chiffre d’affaires en progression de 20 % au premier trimestre, malgré une hausse modérée de la fréquentation en magasin (+4 %).
Selon la direction, cela reflète un gain d’efficacité commerciale, perçu comme une validation des choix stratégiques engagés depuis un an. « Depuis la reprise de Pimkie, deux chantiers m’ont animé au quotidien : repenser en profondeur notre modèle économique et mener une restructuration efficace pour assurer la pérennité de l’entreprise, déclare Salih Halassi, président et actionnaire unique. Aujourd’hui, les fondations sont solides et la dynamique est bien engagée. »
Un repositionnement pragmatique
Le plan engagé depuis 2023 repose sur un repositionnement autour de trois valeurs clés : accessibilité, proximité et durabilité. Ce socle s’incarne d’abord dans une nouvelle approche produit, avec des collections recentrées sur les attentes cœur de cible - des femmes de tous styles, tous âges - et une promesse de mode tendance et abordable. La marque insiste aussi sur un lien émotionnel renouvelé avec sa clientèle, via une communication plus incarnée et des actions locales renforcées. Pimkie avait entamé un vaste chantier de modernisation de ses magasins. « Un magasin rénové affiche une performance commerciale trois fois supérieure à celle d’un point de vente non transformé », indique l’enseigne. Des résultats qui justifient la poursuite du programme en 2025, avec plus de 10 millions d’euros d’investissements prévus : rénovation, informatique et communication.
Côté réseau, la marque compte désormais 189 magasins en France, dont 70 affiliés, avec un maillage recentré sur les zones à potentiel.
Une logique opérationnelle plus agile
Pimkie a procédé à une refonte en profondeur de sa stratégie d’approvisionnement. Le sourcing a été relocalisé en grande partie dans le bassin méditerranéen (Maroc, Turquie), afin de « gagner en réactivité, flexibilité et maîtrise des coûts ». Un enjeu critique dans un secteur où la vitesse de renouvellement des collections est devenue un facteur-clé de compétitivité.
L’enseigne, qui s’était longtemps essoufflée face aux géants internationaux, semble vouloir revenir à un juste tempo, ni trop lent pour être dépassée, ni trop rapide pour perdre en cohérence. Une voie médiane entre fast fashion et mode durable.
Une gouvernance clarifiée
Autre signal fort, Élodie Chelle prend la direction générale. Jusque-là directrice générale adjointe, elle forme avec Salih Halassi un tandem que l’entreprise présente comme complémentaire. « Nous avons créé une dynamique forte de transformation. Nous allons désormais la faire vivre dans le temps, résume la nouvelle DG. Mon objectif est simple : que Pimkie continue à avancer, de manière stable, lisible, en restant fidèle à sa promesse et en étant toujours plus proche des attentes des femmes qui nous choisissent. »
Ce duo stratégique-opérationnel permettra de « maintenir le cap de la transformation tout en accompagnant les enjeux de développement à venir ».
Des signaux encourageants dans un marché sous tension
Alors que le prêt-à-porter reste l’un des secteurs les plus exposés à la volatilité des comportements de consommation, à l’érosion du trafic en centre-ville et à la pression sur les marges, Pimkie parvient à dégager des signaux positifs : chiffre d’affaires en hausse, modèle clarifié, gouvernance consolidée, investissements engagés. La prudence reste néanmoins de mise. La dynamique engagée demeure fragile dans un secteur sujet à des retournements rapides. Dans ce contexte instable, la capacité à fidéliser, à ajuster l’offre et maintenir un cap stratégique lisible reste essentielle pour ancrer durablement la relance.